COLÈRE DES AGRICULTEURS : LA TRANSITION AGROÉCOLOGIQUE COMME MODÈLE DE SORTIE DE CRISE
Nous entendons et partageons le profond mal-être des agriculteurs et agricultrices, qui demandent à pouvoir vivre dignement de leur travail. Cette revendication est légitime. Des décennies de politiques agricoles libérales et de soutien au modèle agro-industriel majoritaire ont mené à des revenus structurellement bas, où la valeur ajoutée est captée par les intermédiaires au détriment des agriculteurs et agricultrices. Ce modèle repose sur l’exploitation des ressources et des femmes et des hommes qui travaillent pour produire toujours plus dans des conditions de vie dégradées, où ils sont surendettés et sous-rémunérés. Aujourd’hui, ce modèle est à bout de souffle, et détruit les écosystèmes nécessaires à l’agriculture de demain.
En encourageant une production destinée à l’export, reposant sur la compétitivité prix et les accords de libre-échange, il favorise les dépendances des agriculteurs aux industries de l’agro-alimentaire et à la grande distribution, ainsi que l’industrialisation des filières et la compétition entre agriculteurs et agricultrices du monde entier.
Les colères légitimes du terrain sont utilisées par la FNSEA pour remettre en cause les normes environnementales et la transition que nous défendons, et pour nourrir une fracture artificielle entre monde agricole et mouvements écologistes. Alors que le monde agricole subit de plein fouet les conséquences du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité, faire des normes environnementales le bouc émissaire de la crise du secteur est un non-sens dangereux. En effet, la transition agroécologique est la solution pour assurer la durabilité de l’agriculture et sa résilience face aux enjeux écologiques (sécheresses, effondrement de la biodiversité, épuisement des sols…) ainsi qu’aux crises géopolitiques.
Le gouvernement doit proposer un cap clair, pour aller vers une agriculture paysanne et agroécologique soutenue par de nombreux agriculteurs et agricultrices sur des fermes à taille humaine, produisant une alimentation sûre, diversifiée, durable et de qualité qui nourrisse réellement la population et assure un revenu décent aux personnes qui la produisent.
MONDE AGRICOLE EN CRISE : LE COMMUNIQUE DE PRESSE DES CIVAM
Provenance de l’article : https://fnepaca.fr