Plaidoyer pour le renard
Le renard, susceptible d’occasionner des dégâts ?
La commission départementale de la chasse et de la faune sauvage va se réunir le 15 novembre prochain pour proposer à Mme la Préfète la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD). Autrefois nommées espèces « nuisibles », ce changement de sémantique est notable. Au regard de l’utilité écologique de ces animaux, cet adjectif était un non sens en termes de biologie et d’interaction au sein des écosystèmes.
La liste actuelle pour notre département de Vaucluse comporte : le Renard roux (Vulpes vulpes), la Fouine (Martes foina), la Corneille noire (Corvus corone) et la Pie bavarde (Pica pica).
France Nature Environnement Vaucluse, qui participe à cette commission, se mobilise pour retirer le renard de cette liste.
Victime de sa réputation
Chaque année, en moyenne 800 renards sont piégés ou tués en Vaucluse. L’espèce est victime de son image de chasseur de poules ou de vecteur de maladie (rage, etc.).
Personne, pas même la fédération de chasse, n’est en capacité de donner l’étendue de la population sur le Vaucluse. Alors pourquoi poursuivre la destruction de cette espèce ?
Son alimentation est composée en majorité de petits rongeurs (mulot, campagnol, taupe, etc.). Il s’agit là d’une espèce rendant service aux agriculteurs, évitant de ce fait l’utilisation de produits chimiques pour protéger leurs cultures.
En effet, en consommant ces petits mammifères, le renard contribuerait aussi à limiter le développement de la maladie de Lyme. Les rongeurs sont porteurs de tiques propageant la bactérie responsable de l’infection.
Compte tenu de sa biologie (reproduction, territorialité, etc.), le renard s’autorégule. Il n’existe pas de raisons pour qu’il soit en surnombre. Là où le renard n’est plus chassé depuis de nombreuses années, il n’y a pas eu de prolifération de l’espèce. Il est donc faux de penser que l’Homme doit réguler la nature. Elle y parvient seule, naturellement.
La surreprésentation de la fédération de chasse (membres de la louveterie, piégeurs…), entraine un déséquilibre au sein de la commission. Les associations de chasseurs sont agréées « protection de l’environnement ». Aussi, nous aimons croire que ces dernières sauront reconnaître la nécessaire évolution de cette liste. La biodiversité étant une priorité affichée pour tous.