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Inondations dans le Sud : le train reste un lien

Publié le 6 octobre 2020

 « Entre Nice et Breil sur Roya, la voie n’a pratiquement pas souffert et reste utilisable ». Cette remarque a inspiré à Bernard Aubin (Le Hérisson du Rail), l’article « Inondations dans le Sud : et si le train pouvait encore servir à quelque chose ? » que nous reproduisons inextenso.

«La tempête Alex vient de démontrer que le chemin de fer conserve encore une utilité, surtout lorsqu’il d’agit d’unir des villages aux grandes villes en temps normal mais aussi quand ailleurs tout va mal.

Entre Nice et Breil sur Roya, la voie n’a pratiquement pas souffert et reste utilisable.

Les images tournent encore en boucle sur les chaînes de télé. Le Sud-Est a été durement touché par la tempête Alex. Plusieurs fleuves sont largement sortis de leurs lits habituels, notamment la Roya. A ce jour, de nombreux villages restent coupés du monde : routes détruites, ponts routiers emportés, éboulements.

Dans cette vallée sillonne également un train. Son nom : « le train des merveilles ». Parce ce qu’avant la tempête, le paysage qui s’étalait sous les yeux des voyageurs était de toute beauté, mais aussi parce qu’il permettait de rejoindre la « vallée des merveilles » au départ de Nice.

Son originalité : serpenter dans une vallée puis emprunter plusieurs tunnels hélicoïdaux pour atteindre des sommets, et notamment le Col de Tende situé à plus de 1000 mètres d’altitude. Autre spécificité : après avoir été une première fois mise en service en 1928, la ligne s’est endormie entre 1945 et 1979 où, fait plutôt rare pour être souligné, elle a été rénovée et réactivée. Sauf qu’aujourd’hui, elle reste gravement menacée. Son entretien est très coûteux pour une  « rentabilité » des plus faibles.

La tempête Alex vient de démontrer que le chemin de fer conserve encore une utilité, surtout lorsqu’il s’agit d’unir des villages aux grandes villes en temps normal mais aussi quand ailleurs tout va mal. Entre Nice et Breil sur Roya, la voie n’a pratiquement pas souffert et reste utilisable. Au-delà, vers Tende, les dégâts sont plus importants mais se limitent à quelques éboulements et des talus déplacés ou ravinés. Les travaux ont débuté mais devraient durer deux mois selon la SNCF.

Le train pourrait parfaitement jouer un rôle crucial dans une situation qui demeurera encore délicate pendant plusieurs jours, voire quelques semaines. Il semblait évident, pour tout cheminot, que la ville de Breil sur Roya pouvait être alimentée dans de bonnes conditions grâce à quelques trains de marchandises en provenance de Nice et à destination de la gare pleinement opérationnelle. Et que voit-on ? Un ballet d’hélicoptères qui atterrissent dans l’enceinte de celle-ci. Viennent-ils décharger des marchandises ou en prendre possession pour les livrer plus loin ?

Dans le premier cas, on aurait vraiment l’impression de marcher sur la tête, d’autant plus que les médias rappellent chaque jour les difficultés d’accès à cette vallée. Trains et moyens aériens doivent se compléter et non se superposer pour assurer aux zones totalement isolées les dessertes les plus pertinentes.  Les TER, eux, acheminent déjà gratuitement les Voyageurs entre Breil et Nice. Pas rentable,  la ligne ? Mais bien utile en tout cas !

Les rames du « train des merveilles » ont également servi à acheminer des milliers de litres d’eau potable à des habitants qui en étaient privés. Mais pourquoi utiliser des trains de voyageurs pour acheminer des marchandises ? Une locomotive diesel, quelques wagons, et ce sont des tonnes d’aides qui pourraient parvenir dans les meilleurs conditions possibles à Breil sur Roya, pour être acheminées ensuite au-delà !

Sauf que le train a tellement disparu de l’inconscient collectif que, même là où le service rendu s’avère évident, on n’y pense même plus… ou pas assez ! Puisse cette tempête Alex avoir au moins un avantage : rappeler le rôle essentiel joué par le train, et par le Service Public en général, surtout quand tout va mal. Puisse aussi l’avenir de cette ligne Nice-Tende être conforté, de même que la ligne Breil-Vintimille qui a beaucoup souffert des intempéries.

Confronté aux pires situations, le train peut encore faire des merveilles, si l’on fait appel à lui !»

Bernard Aubin (Le Hérisson du Rail)

FNE Vaucluse partage le point de vue de ce cousin hérisson (du rail !).

Dans l’immédiat, l’intérêt du train est évident. Dans l’avenir aussi, car les villages ne peuvent rester isolés cependant que reconstruire les routes à l’identique n’apparait pas le plus sensé des projets…

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