La charte phytosanitaire, une grosse plaisanterie
De la charte «De bon voisinage» à la charte «phytosanitaire»
Notre histoire commence avec la charte de «bon voisinage» parue en 2019. Ce document portait sur les différents aspects de l’agriculture : l’utilisation des produits phytosanitaires, des matières fertilisantes, de la gestion des bruits et odeurs, du brûlage des déchets verts, de la gestion de l’eau, etc.
Après deux réunions de travail, le sujet des produits phytosanitaires est vite devenu la seule préoccupation. Exit la charte de «bon voisinage» et ses nombreux sujets. La place est faite à la charte «phytosanitaire», dédiée uniquement à l’utilisation des produits phytos.
Une concertation avec les professions agricoles
La charte nationale proposée par la profession ne sied pas au mouvement national de FNE. Celle-ci n’envisage d’ouvrir le dialogue. France Nature Environnement Vaucluse considère que « les spécificités de notre département» nécessitent de travailler avec les représentants de la profession agricole sur ce document. Le parcellaire (petites parcelles), la répartition urbaine (mitage important), la nature des cultures (nécessitant des pulvérisations hautes) et les relations particulières avec les professionnels de l’agriculture rendent ce dialogue essentiel.
Deux réunions plus tard, des avancées significatives concernant notamment les distances de traitement et l’information des riverains sont actés. Cependant, nous restons sur un désaccord à propos des modalités d’information des riverains. Sans autre préalable, le 22 août 2022, Mr le préfet signe la charte vauclusienne qui est aussitôt soumise à consultation.
Dialogue de sourds
À la lecture du document en consultation, le constat est amer. En effet, ce dernier ne reprend aucune des avancées discutées. Finalement, il s’agit simplement du document national proposé pour tous les départements. La mainmise de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) est évidente.
Ainsi, aucune des avancées coconstruites n’a été retenue. Il y aurait donc les mots en opposition aux actes. Le dialogue et la confiance investie dans les relations régulières avec la profession agricole viennent d’être sapées, rendant désormais compliqués les échanges sur les autres sujets en débat (agrivoltaïsme, irrigation, méthanisation).